Quelle est la différence entre un vrai amour et une dépendance affective ?
Comment la solitude peut nous aider à mûrir pour construire notre bonheur affectif ?

En tant que thérapeute, je vois régulièrement des personnes qui cherchent à construire leur bonheur affectif. Ils souffrent de la solitude ou des relations de couple compliquées. Aimer et être aimé, un désir tout à fait normal, mais ce n'est pas si simple pour tout le monde. Pourquoi déclenche-t-on ce comportement d’auto-sabotage quand il s'agit d'être heureux en Amour ? La réponse se cache souvent dans notre enfance où nous avons intégré des modèles de comportements émotionnels, par exemple l'attirance ou le rejet de certaines personnes. Si on n'arrive pas à s'en libérer pendant la période d'adolescence, ces modèles auront un impact sur notre vie affective d'adulte.

Je voudrais vous donner l'exemple d'un de mes clients qui sabotait en permanence sa vie affective ; il n'était attiré que par des femmes avec lesquelles il ne pouvait rien construire. Il ne tombait amoureux que dans les aéroports, et après quelques minutes de conversation, chacun reprenait son avion sans jamais se recontacter par la suite. Lui, il imaginait une fin heureuse possible de ces histoires en se disant : « j'ai encore passé à côté de l'Amour de ma vie ... ». C'était le comportement typique de quelqu'un qui était touché par la peur du rejet. Sa mère, ancienne alcoolique, donnait très peu d'attention à son fils ; parfois, pour ne pas se sentir coupable, elle se montrait intéressée par la vie de son fils mais d'une manière exagérée, voire envahissante : « Dis moi quels sont tes amis ? Pourquoi tu fréquentes telle ou telle personne, elle n'est pas bonne pour toi !! » etc... Au lieu de soutenir son fils, lui donner l'affection dont il avait besoin, elle envahissait son espace personnel, le critiquait sans lui montrer ce qu'est l'amour maternel … (je me pose la question si elle savait vraiment ce que l'amour maternel voulait dire ?). Pour cette raison, son fils avait une peur incroyable de prendre un engagement car il avait la sensation que son espace personnel allait être envahi et en même temps, il avait peur d'être rejeté. Paradoxalement, il n'était attiré que par le même type de femmes, celles qui ressemblent par leur attitude à sa mère : si la femme était froide, distante, insolente, mon client se sentait immédiatement attiré par elle sans voir les autres belles femmes, douces, gentilles, inspirantes dans son entourage. Ces dernières étaient transparentes pour lui... Il vivait une sorte de dépendance affective vis-à-vis de certains types de femmes et il confondait cette dépendance affective avec le vrai amour. En enchaînant ces « relations thérapeutiques », il vivait dans le déni sans se donner le droit de connaître le vrai Amour et être heureux ...

Malheureusement, notre psychisme a tendance à « rejouer » les scénarios non résolus, en espérant trouver la réponse et se libérer du traumatisme du passé. C'est pourquoi on vit des situations récurrentes, on croise le même type de personnes. Notre subconscient « cherche » des gens qui nous ont traumatisé et « s'attache » à eux pour trouver la solution et guérir ces blessures d'âme. Toutes les personnes qui sont touchées par la dépendance affective tombent dans ce traquenard. Élevés par des parents froids, distants, ils se cherchent les mêmes partenaires : distants, inaccessibles, méprisants, même parfois agressifs. S'ils n'arrivent pas à faire partie de leur vie, ils font des efforts incroyables pour les conquérir car ils croient dur comme fer que c'est vraiment l'Amour de leur vie. Et ils deviennent de plus en plus persévérants, surtout si leur partenaire potentiel se montre froid et dépourvu de tout l'intérêt envers eux. Très souvent, ce désir fou et passionnel, toutes ces déclarations « d'Amour » incessantes, tout cela provoque l'effet inverse chez le partenaire potentiel : cela lui donne l'envie de fuir ... Mais si jamais l'élu de leur cœur cède, le «dépendant affectif » perd tout l’intérêt et il cherchera une nouvelle cible. Cette tendance de répéter un comportement destructif, malgré toute la souffrance que cela engendre, s'explique par notre désir inconscient de vivre la fin heureuse d'une situation qui était traumatisante pour nous, c'est une façon très particulière d'exorciser les fantômes douloureux de notre enfance ...

On peut vraiment aimer une autre personne quand on apprend à nous aimer nous-mêmes, quand on on obtient une sorte « d'autonomie psychologique ». Le vrai Amour nous procure de la joie, nous donne des ailes pour grandir, cette relation nous fait devenir meilleur, nous aide à mieux comprendre, à soutenir et faire évoluer notre partenaire.

Un vrai amour, ce n'est pas un amour possessif. Quand on aime vraiment, on respecte et on admire notre partenaire, on l'aide sincèrement à s'épanouir, on respecte ses intérêts et sa liberté. Quand la base de relation est la dépendance affective, on devient très possessif et on considère notre partenaire comme sa propriété.

Respecter la liberté de chacun, se respecter et se soutenir mutuellement, ressentir la joie sincère quand votre partenaire réussit, c'est le signe du vrai Amour, celui qui dit : «  Je ferai tout ce que je peux pour t'aider à évoluer et à t'épanouir, à développer ton potentiel, même si cela veut dire que parfois tu seras loin de moi ». Les gens qui s'aiment vraiment respectent la liberté et l'évolution personnelle de chacun, ils s'aident à se réaliser pleinement.

Pour illustrer ces paroles, une belle histoire d'amour, racontée ci-dessous par le Le maître Zen Osho  :

"Un grand roi avait trois fils et il désirait en choisir un pour héritier. C'était très difficile car tous les 3 étaient vraiment très intelligents et très courageux. En plus, c'était des triplés donc tous d'âge égal. Il interrogea alors un grand sage et le sage proposa une solution ...
Le roi rentra chez lui et demanda à ses trois fils de venir. Il leur donna à chacun un sac contenant des graines de fleurs, et leur dit qu'il allait partir pour un pèlerinage religieux. "Cela durera quelques années. C'est une sorte de test pour vous. Vous devrez me rendre ces graines quand je reviendrai. Celui qui les protégera le mieux sera mon héritier." Et il partit !
Le premier des fils se demanda : Que ferais-je de ces semences ? Et il les enferma dans un coffre de fer pensant que, lorsque son père reviendrait, il aurait à lui les remettre telles quelles.
Le second se dit : "Si je les enferme comme mon frère, elles mourront; et une semence morte n'est plus une semence." Aussi, il se rendit au marché et vendit les semences et garda l'argent pensant : "Lorsque mon père reviendra, j'irai au marché acheter de nouvelles semences et lui en rendrait ainsi de meilleures que les premières."
Mais le troisième alla dans le jardin et sema des graines partout.
Trois ans plus tard, lorsque le père revint, le premier fils ouvrit son coffre. Les semences étaient mortes et malodorantes. "Quoi, s'exclama le père, ce sont là les graines que je t'ai données ? Elles avaient la possibilité de s'épanouir en fleurs et répandre leur parfum et ces graines sentent mauvais ! Ce ne sont pas les miennes !" Le fils assura que c'était bien les mêmes mais le père était déçu
Le deuxième fils se précipita au marché, acheta des graines et rentra à la maison pour les présenter à son père. "Ce ne sont pas les mêmes", remarqua le père. "Ton idée a été meilleure que celle de ton frère, mais tu n'es pas encore aussi capable que je l'aurais souhaité."
Plein d'espoir et de crainte également, il se rendit voir son troisième fils et lui demanda : "Et toi qu'as tu fait ?"
En guise de réponse, le jeune homme le conduisit au jardin : des millions de fleurs épanouies y répandaient leur parfum. Le fils dit : "Voici les semences que tu m'as données. Dès quelles seront prêtes, je recueillerai les graines et je te les rendrai."
Heureux, le père dit "Tu es mon héritier. C'est ainsi qu'il faut se comporter avec des semences."

La morale de cette histoire est la suivante : aimer vraiment quelqu'un c'est lui permettre de pouvoir s'épanouir pleinement, lui permettre de développer ses talents pour qu'il puisse les offrir au monde. Et ce, quoi qu'il vous en coûte. L'amour et la liberté sont indissociables.

 

Chaque personne, peu importe comment était son enfance, est capable de travailler sur elle-même, sortir de la dépendance affective, arrêter de vivre des situations récurrentes qui la font souffrir et apprendre à découvrir ce merveilleux sentiment : un Vrai Amour. Si vous avez besoin d'aide pour mieux comprendre l'impact de votre entourage familial sur votre vie affective et vous en libérer, cliquez ici

Je vous souhaite à tous de connaître le bonheur d'aimer et d'être aimé. Soyez heureux !

La différence entre un vrai amour et une dépendance affective